Monseigneur Vramevek,
Votre description des récents événements survenus à la métropole m’attriste. La mise à sac du vieux monastère, les massacres perpétrés sur les sujets de la province occidentale ; quelle folie conduit ces hommes ? Vous écriviez dans votre dernière lettre que la guerre de succession qui violente notre nation ne serait que la continuité de la guerre révolutionnaire. Elle a pourtant pris fin il y a déjà quinze ans.
J’ai cependant étudié le document que vous m’aviez envoyé ; je vous joins à la présente lettre une traduction. Dans la phrase « les fils succéderont au trône par ordre de naissance », le terme fils a été mal interprété. À l’époque d’écriture du document, les Anciens n’avaient pas encore rencontré les Anantes ; le feminin n’existant pas à cette époque, le fils fait en réalité référence à l’enfant quel que soit son texte. Malheureusement, Monseigneur, je peine à comprendre en quoi cela aidera à résoudre la guerre révolutionnaire qui menace la métropole ; les prétendants au trône sont tous de sexe masculin.
Vous l’imaginez sans doute, le conflit se fait ressentir jusqu’à notre lointaine colonie. À défaut de soutien matériel, je crains que la sécession ne soit déjà à nos portes, déjà le mot circule sur toutes les routes. J’ai pu mener trois expéditions dans ce que je suis convaincu être les terres originelles. C’est une chance qu’une colonie s’y soit implantée. J’espère, Monseigneur, réunir prochainement des preuves de ce que j’avance et que vous puissiez m’accorder votre soutien financier afin que je puisse entreprendre des expéditions de plus grande ampleur dans ces contrées sauvages.
Votre dévoué préposé,
Vale arcanis,
Mage Belenor